13 Juin 2017
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article de recherche
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Aide à la recherche scientifique
Cinq actions pour une visibilité accrue de vos publications



Savez-vous comment maximiser l’impact de vos publications? Voici cinq éléments essentiels que tout chercheur devrait savoir pour rayonner davantage.
Les indicateurs de production scientifique calculés à partir du nombre d’articles publiés et du nombre de citations reçues ont une influence sur de nombreux aspects de la carrière d’un chercheur. Ils sont pris en compte pour les classements mondiaux, l’attribution de subventions de recherche, la progression de carrière d’un chercheur au sein de son institution ou encore l’orientation des étudiants intéressés à poursuivre des études aux cycles supérieurs. Donc, en plus d’être le véhicule traditionnel de diffusion des découvertes scientifiques, la publication d’articles contribue à la reconnaissance d’un chercheur.
Dans le contexte actuel d’évaluation de la recherche, les chercheurs ressentent une pression pour accélérer leur rythme de publication. L’augmentation de la cadence à laquelle un chercheur publie engendre souvent une diminution de la qualité des contenus. Face à cette problématique, la communauté scientifique mise sur un autre indicateur d’impact pour évaluer la production scientifique : le nombre de citations. Les citations mesurent l’usage des publications scientifiques et sont utilisées pour estimer l’impact scientifique.
Il existe aujourd’hui une variété de modes de diffusion de la recherche et une panoplie d’outils qui permettent le repérage et qui facilitent l’accès aux publications scientifiques. Voici quelques-unes des stratégies auxquelles vous pouvez avoir recours pour maximiser la visibilité de vos publications et ainsi augmenter vos chances d’être cités.
1. Publier dans une revue internationale
Publier dans une revue internationale n’est pas la règle pour tous les domaines, comme les sciences sociales et humaines où la recherche porte généralement sur des phénomènes locaux et se discute en langue locale. Les revues locales ont beaucoup moins de chances d’être répertoriées dans les bases de données Web of Science et Scopus, qui ciblent les revues scientifiques les plus citées dans le monde dans toutes les disciplines.
Ainsi, si c’est pertinent pour votre sujet de recherche, il vaut mieux soumettre son article à une revue indexée dans ces deux bases de données. En raison de leur portée, de leur critère de sélection et d’un traitement rigoureux de données, ces bases de données sont présentement les principales sources utilisées dans la compilation d’indicateurs bibliométriques.
2. Publier en libre accès
Le libre accès est généralement associé aux revues disponibles gratuitement en ligne et dont les frais de publication peuvent s’avérer assez élevés pour l’auteur – il s’agit de la voie dorée du libre accès où la diffusion est assurée par l’éditeur. Ce modèle « auteur-payeur » est celui proposé par de nombreuses revues prestigieuses. Malheureusement, ce modèle de diffusion a donné naissance à des revues dont les éditeurs sont uniquement motivés par le profit et dont la crédibilité est souvent mise en doute.
Vous avez aussi une autre possibilité! Plusieurs revues adoptent plutôt un modèle de diffusion qui permet à l’auteur d’autoarchiver ses publications dans un dépôt disciplinaire ou institutionnel – il s’agit de la voie verte du libre accès.
À l’ÉTS, le dépôt institutionnel est Espace ÉTS. Cette voie de libre accès est bénéfique tant pour le lecteur, qui peut repérer l’article par entremise des moteurs de recherche et y accéder gratuitement, que pour l’auteur. Ce dernier n’a pas à payer des frais de publications et, s’il y a lieu, il est en mesure de répondre aux exigences des organismes subventionnaires concernant le libre accès.
La plupart des revues répertoriées dans WoS et Scopus permettent l’autoarchivage d’articles, il vous suffit de vous assurer de vos droits en vérifiant les politiques de l’éditeur en matière d’autoarchivage.
Pour connaître la politique de votre éditeur en matière d’autoarchivage, consultez le répertoire Sherpa/RoMEO, le site Web de la revue, ou contactez la personne responsable.
Pour en savoir un peu plus sur ce sujet, consultez le billet
« Le libre accès : grand allié des chercheurs » ou la section Publier en libre accès notre guide Choix d’une revue où publier.
3. Déposer vos articles dans un dépôt institutionnel
En ayant choisi une revue qui permet l’autoarchivage et en conservant la bonne version du document, vous avez tout ce qu’il faut pour déposer votre article dans Espace ÉTS. Les avantages sont grands : vous contribuez au mouvement d’accès à la connaissance, vous favorisez la préservation de l’information et vous augmentez la visibilité de votre article sur le Web. Les plateformes sur lesquelles les dépôts institutionnels sont développés sont facilement indexées par Google, ainsi votre article sera repéré facilement.
Des études montrent que les articles en libre accès sont généralement plus cités (Gargouri et al., 2010).
4. Vulgariser votre recherche
Les chercheurs sont de plus en plus encouragés à créer un lien avec le public. On leur demande, dans le cadre du renouvellement de leur financement par exemple, de faire la démonstration de l’impact social ou sociétal de leur recherche, ou d’établir un plan d’action pour engager le public dans leur recherche. La vulgarisation scientifique est une option intéressante à envisager pour développer ce volet. Elle permet d’interpeller, d’accrocher, de capter l’attention d’une plus grande audience et de mettre en valeur la notoriété d’une recherche.
Il existe de plus en plus des véhicules de diffusion pour la recherche vulgarisée, comme le site d’actualité scientifique Substance ÉTS. Cette plateforme fait la promotion de la recherche scientifique effectuée à l’ÉTS et permet, grâce à sa publication en français et en anglais, de rejoindre des lecteurs d’horizons variés.
5. Utiliser les médias sociaux pour valoriser vos travaux de recherche
Pour faciliter la découverte de vos publications aux internautes qui s’intéressent à votre sujet de recherche, vous devez être facilement repérable sur la toile. Il existe aujourd’hui plusieurs réseaux sociaux scientifiques qui vous permettent de diffuser votre profil de chercheur et d’y joindre le détail de vos publications. Ces plateformes se présentent sous différentes formes, mais ont toutes le même objectif : diffuser les résultats de recherche et augmenter leur visibilité. L’étude de Van Noorden (2014) montre que Google Scholar et Research Gate sont les plateformes les plus utilisées sur une base régulière par les chercheurs. L’étude souligne également que la plateforme de réseautage professionnelle LinkedIn est aussi très utilisée par la communauté scientifique.
Être présent sur l’un ou l’autre (voire plusieurs) de ces réseaux sociaux scientifiques vous permet aussi de suivre les nouveautés dans une spécialité de recherche donnée. Suivez les chercheurs et les groupes de recherche les plus réputés et engagez-vous dans des discussions : c’est certainement une bonne stratégie pour faire du réseautage. Cela s’applique notamment pour les réseaux dans un contexte uniquement scientifique, tel que Research Gate ou Academia.edu.
Pour rejoindre un auditoire plus large, misez sur les réseaux sociaux, tels que Twitter et Facebook, qui sont aussi utilisés par les chercheurs pour diffuser leurs articles. Cela peut effectivement être une stratégie complémentaire puisque les lecteurs ont le moyen de redistribuer l’information sous la forme de partage. Des discussions intéressantes peuvent alors se déclencher et ainsi augmenter la visibilité d’une recherche.
Les conseils ici proposés ne sont pas exhaustifs et ne sont pas essentiels pour connaître du succès en recherche. Il revient au chercheur d’évaluer la pertinence de ses actions selon l’évolution de sa carrière et la culture de son domaine.
Pour en savoir davantage sur l’un de ces éléments ou pour suivre l’évolution de l’impact de vos publications, référez-vous au bibliothécaire de votre institution.

Held Barbosa De Souza
Held Barbosa de Souza est bibliothécaire à l’ÉTS. Titulaire d’une maîtrise de recherche en Sciences de l’information de l’Université de Montréal, son mémoire a porté sur la contribution des postdoctorants à l’avancement des connaissances.

Judith Boissonneault
Judith Boissoneault est bibliothécaire à l’ÉTS. Elle s’intéresse entre autres aux questions relatives à la communication savante.
