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L’ingénieur de demain - Par : Fahd Benchekroun,

L’ingénieur de demain


Avant de débuter mes études en ingénierie, l’image type d’un ingénieur était assez floue. J’imaginais la conception de moteurs de Formule 1 à la construction de ponts. Mais une fois les études démarrées, on se rend compte que les ingénieurs sont des spécialistes dans un domaine en particulier, qui une fois membres de l’Ordre des ingénieurs ont un pouvoir et une responsabilité entre leurs mains, notamment ceux de donner leur accord, d’approuver des plans et devis, de permettre le début des travaux ou le passage à une étape subséquente. Pour plusieurs, c’est à ce moment que l’image de l’ingénieur devient statique et représente principalement des professionnels du domaine technique. Ce n’est qu’une fois les premiers stages en industrie amorcés que l’ingénierie s’ouvre réellement à nos yeux. On remarque que les ingénieurs ne se limitent pas à un seul département et que rares sont ceux qui n’œuvrent qu’à partir de leurs bureaux. On les retrouve en approvisionnement à valider la performance des fournisseurs, à innover en développement de produits, en amélioration continue en production ou en logistique dans la distribution par exemple. Certaines tâches qui autrefois étaient effectuées par des gestionnaires se trouvent confiées à des ingénieurs, d’où l’importance d’une base en gestion que plusieurs d’entre eux vont acquérir par la formation continue ou un diplôme de cycles supérieurs.

On retrouve de plus en plus d’ingénieurs atteindre les plus hauts niveaux dans les entreprises. C’est à ce moment que l’ingénieur de demain entre en jeu. Il ne s’agit plus d’apprendre quelques concepts qu’on applique ou une certaine méthodologie, c’est l’esprit de synthèse qui devient complémentaire à celui d’analyse que les ingénieurs développent si bien durant leurs études. De nos jours, on doit concevoir un produit en analysant les avantages concurrentiels des compétiteurs afin d’en développer à notre tour. On peut innover par le modèle d’affaires et la commercialisation et non seulement en technologie. On gère une équipe multidisciplinaire à l’étranger en tenant compte des aspects sociaux et culturels de la région et non pas seulement que des aspects techniques. On ne peut plus gérer un projet d’envergure à l’international sans comprendre le montage financier, les parties prenantes ainsi que leurs rôles et les aspects contractuels nous unissant à eux et à nos fournisseurs et sous-traitants. On développe de nouvelles stratégies d’affaires avec des équations qui ne tiennent pas compte de la constante gravitationnelle ou du cisaillement des matériaux, mais basées sur l’économie internationale et les régimes politiques au pouvoir. On ne demande pas aux ingénieurs de devenir historiens, économistes ou anthropologues, mais d’analyser l’information autour d’eux, leur environnement, autant interne à l’entreprise que celui qui l’entoure et d’en faire une synthèse afin de la rendre plus compétitive.

C’est ça l’ingénierie globale, le défi de l’ingénieur de demain.


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