19 Nov 2014
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innovation d'ailleurs
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Aérospatiale
Philae révèle la présence de molécules organiques avant de se mettre en hibernation


ESA/Rosetta – Image de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko prise le 12 novembre 2014. Source.
Le robot Philae est entré en hibernation après 57 heures passées sur le sol de la comète Tchouri. Il est vrai que le milieu environnant est plutôt frisquet avec des températures descendant jusqu’à -170 °C. Mais en fait Philae n’hiberne pas : c’est sa position qui est l’unique cause de son arrêt. En effet, lors de son atterrissage, l’ancrage n’a pas fonctionné et Philae a fait plusieurs rebonds pour enfin atterrir dans une zone sombre, empêchant le rechargement de ses batteries solaires.

ESA : mosaïque d’images prises par Osiris, l’appareil photo de Rosetta (altitude d’environ 15,5 km – 9,6 mi) sur une période de 30 minutes montrant l’atterrissage de Philae
La mission est-elle toujours une réussite? Nous disons incontestablement oui. Philae aurait déjà accompli 80% de sa mission et Rosetta continue son travail.
Des molécules organiques « reniflées »
Avant l’hibernation de Philae, son instrument COSAC a pu «renifler» des molécules organiques. Le professeur Fred Goessmann de l’Institut Max Planck de Göttingen en Allemagne, a confirmé cette information à Science et Avenir et aurait ajouté : « ces molécules comprennent au moins trois atomes de carbone ». Mais il est encore trop tôt pour dire de quelles natures elles sont. Pourrait-il s’agir d’acides aminés? Cela serait une découverte fabuleuse, étant donné qu’ils sont indispensables à la vie.
Pour le moment, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) n’a pas encore officiellement confirmé cette information. Les données sont actuellement analysées et devront être publiées d’ici quelques mois.
Des données en suspens
L’instrument MUPUS, un marteau destiné à percer la surface de la comète, n’a sondé que quelques millimètres d’un sol « dur comme de la glace solide » au lieu des 40 cm prévus initialement. Le sol est un blindage fait de glace et de poussière étonnamment dur.

ESA : image de la comète Tchouri prise par Philae
L’ESA indique toutefois que les instruments n’ont pas pu recueillir toutes les données voulues en raison d’une défaillance technique, mais aussi en raison de l’hibernation prématurée de Philae. Nous en saurons davantage au printemps prochain lorsque la comète se rapprochera du Soleil et si Philae se réveille à ce moment là!
Nous espérons maintenant que Philae survive à ce long hiver et que l’ultime manœuvre pour réorienter ses panneaux solaires soit propice à son réveil.
